Pauvreté, mendicité, dons et assistance
Quelques indices relevés dans les archives
Le
24 juillet 1832 : le Conseil
délivre 6 certificats à des héritiers, tous ressemblant tout à fait à celui qui
suit : "le nommé André Broustera est décédé ... dans un état d'indigence
notoire, ne possédant ni meuble, ni immeuble, se livrant à une grande quantité
de boisson qui a abrégé ses jours."
Le 15 novembre 1830 : dans une lettre au, préfet :"il n'existe point dans ma commune d'administration d'hospice ni de Bureau de Bienfaisance."
Le 20
décembre 1840 : Nomination d'une commission communale pour faire
le recensement des pauvres, mendiants et indigents de la commune."
Du pain
pour les pauvres !
Le
27 juin 1852,
le conseil prend connaissance d'une lettre de M. Papon informant le maire "qu'il
désire faire aux pauvres les plus nécessiteux de la commune l'aumone d'une somme
de quarante francs qu'il entend leur être remise en bons de pain délivrés par le
bureau de bienfaisance aux individus que ce bureau désignera. Il est décidé de
faire quatre bons de pain, chacun pour une somme de 10 francs.
Une
Société de secours mutuel est créée en 1853 à Bouliac
C'est le Conseil du
13 février 1853
qui décide cette création et vote une somme de cinquante francs "dans l'objet de
pourvoir aux premiers frais d'établissement de la société..."
Le 13 novembre 1853, le maire propose de "venir en aide à ceux des habitants de la commune qui par suite de la cherté des subsistances, devront être secourus." Cette proposition est acceptée à l'unanimité et sans discussion..." Pourront être distribués dès l'hiver qui arrive le crédit de 334 francs provenant d'un don fait par Mme Vve Mestre et d'une partie du produit du bien de la Matte légué par M. Chevelaure.
Le
service médical gratuit apparaît en 1855.
Le
9 décembre 1855,
le conseil prend connaissance d'une circulaire préfectorale concernant
l'établissement d'un service médical gratuit pour les indigents des campagnes.
Le Conseil vote une somme de 50 francs qui sera prise sur le produit de l'impôt
établi sur les chiens. Cette somme permettra de payer les deux tiers du prix des
médicaments qui seront fournis aux indigents de la commune pendant l'année 1856.
Il n'y
a pas de mendicité à Bouliac en 1858.
Le
4 mai 1858,
le Conseil "après discussion, considérant que parmi les habitants les
moins aisés de la commune il n'en est pas un seul qui se livre à la mendicité,
que cet état de choses subsiste depuis un grand nombre d'années..." conclut
qu'il est capable "de préserver ses pauvres de la mendicité..." Cette assurance
s'appuie sur le fait que le legs Chevelaure a permis à la commune de créer un
bureau de bienfaisance "qui jouit, à dater de cette année, d'un revenu de 650
francs consistant en une rente de l'Etat..."
Les
mendiants sont présents à Bouliac en 1876 !
En effet, dans sa séance du
10 septembre 1876,
le Conseil décide de "faire mettre des plaques ou écriteaux prévenant que la
mendicité est interdite dans la commune de Bouliac. Ces plaques devront être
placées "à tous les chemins de la commune".
Don Levif
29 septembre 1867
Par testament olographe du 8 février 1860 déposé aux minutes de maître Rosset, notaire à Bordeaux, M. Levif Alexandre Guillaume a légué une somme de 500 francs aux pauvres de la commune. Le Conseil a invité M. le maire à transmettre l'expression de la gratitude du conseil municipal.
Le legs Vidal
16
septembre 1874
Le Conseil approuve la délibération du Bureau de Bienfaisance du 29 mai 1874 relative à l'acceptation du don de quatre mille francs fait aux pauvres de la commune de Bouliac par M. Vidal, curé.
Le legs Papon
En 1875, Bernard Papon fait un don de 160
francs à la fabrique de l'église et de 400 francs de rente au bureau de
bienfaisance de la commune. D'après les volontés du donateur, chaque année le
conseil doit choisir une "personne peu aisée, habitant la commune depuis au
moins un an, qui donne le plus de bons soins à ses vieux parents ou autres
respectables vieillards et que le choix de cette personne appartient à
l'assemblée municipale."
|
La première attribution fut votée par le conseil municipal du 18 novembre 1878.
Extrait du compte rendu du conseil municipal |
Année 1893 : le legs Papon de 180 francs est
attribué à Pauly.
Année 1894 : 150 francs à Madame
Gauffre
Année 1895 : 150 francs attribués
à Louise Binet, veuve Bernard
Année 1896 : 140 francs attribués
à Elis Crémier
Année 1897 : 140 francs à la
veuve Bielle
Année 1898 : 140 francs attribués
à la veuve Rey
Année 1899 : 140 francs attribués
à la veuve Bielle après un vote à bulletin secret car deux candidats
étaient en présence ( la veuve Bielle et Melle Allemand).
Année 1900
: trois candidats ont été
présentés (Melle Allemand, "la femme Gaudin", la veuve Suberville) C'est
Melle Allemand qui a été retenue.
Année 1901
: 140 francs attribués "à la femme Gaudin".
Année 1902
: le legs Papon est attribué à Laurent Daugey, "paysan de la propriété de Buhan.
Année 1903
: les familles Vinatier et Manuaud ont été présentées, la famille Vinatier a été
désignée.
Année 1904
: sont présentés au choix du conseil Emile Dijeaux, à Malus ; la famille Manuaud
chez M. Nissou ; la veuve Gillet, née Laurentine Courcouyat à Petit Loc.
C'est la veuve Gillet qui a été retenue.
Année 1905
: Emile Dijeau à Mallus et Manuaud chez M. Nissou sont présentés, Emile Dijeau
sera retenu (120 francs).
Année 1906
: le legs de 120 francs est attribué à Pouget au Clapat.
Année 1907
: 120 francs sont attribués à la
famille Rousseau.
Année 1908
: 120 francs sont partagés entre Jean Aubarède et Marie Pelleterie.
Année 1909
: 120 francs sont attribués à la veuve Dijeaux du Marais.
Année 1910
: 120 francs sont attribués à Jean Bernard chez M. Exshaw.
Année 1911
: ?
Année 1912
: 120 francs pour Gustave Ramon.
Année 1913
: 120 francs pour Mme Louis Serre.
Année 1914
: 120 francs à Mme Biguey
Année 1915
: 120 francs à Chéri Bernard ("de Lung").
Année 1916
: le legs est attribué à Laclau.
Année 1917
: le legs est attribué "à la femme Barrière".
Année 1918
: 120 francs à Mme Bourseau.
Année 1919
: 120 francs à François Delort.
Année 1920
: 120 francs à Barsac.
Année
1921
: "Le Conseil attribue le legs Papon de 120 francs à Roulet (?) pour payer son
loyer.
Année
1922
: 120 francs à Julia Panchaud
Année 1923
: 120 francs à la famille Rollet pour payer son loyer. Le reliquat antérieur est
attribué à la femme Ducellier.
Année 1924
: 120 francs à Mathilde Serre.
Année 1925
: 120 francs à Paul Manuaud.
Année
1926
: 120 francs à Marie Baros.
Année 1927
: 120 francs à Maurice Cazeaux.
Année
1928
: 120 francs à Mme Guillot née Aubarède.
Année
1929
: 120 francs à Mme veuve Castaing.
Année
1930
: 120 francs à Paul Manuaud.
Le 22 juillet 1928, le Conseil décide que "La translation du tombeau Papon sera faite aux frais de la commune...".
Ce tombeau est encore visible en 2012.
Le
don Sensine
7 avril 1878
Madame Veuve Sensine, née Lapeyre, propriétaire rue Blanc Dutrouilh, fait savoir par lettre que son mari a fait une donation à la commune d'une somme de dix mille francs. Ce don sera affecté pour moitié ux besoins de l'église et pour moitié aux autres besoins de la commune, notamment à l'école et à la salle de la Mairie. "Le Conseil décide en outre qu'un extrait de la présente délibération sera porté par Monsieur le Maire, assisté d'un des membres du Conseil Municipal, à Madame Sensine pour lui témoigner au nom de la population de Bouliac de sa reconnaissance pour le don qu'elle veut bien faire à la commune au nom de son mari et lui donner l'assurance qu'elle lui en sera à jamais reconnaissante."
Don Crüze
6 mars 1881
Une lettre de M. Edouard Crüze apprend au Conseil que Mme Cruze a fait don d' "une somme de cinq mille francs qui devra être convertie en rente et pour les arrérages être donnés et distribués aux pauvres de Bouliac." Le Conseil charge M. le maire de bien vouloir écrire à M. Cruse pour lui exprimer tous ses remerciements.
Don
Hugla
9 août
1891
le Conseil accepte le legs de deux mille francs fait au Bureau de Bienfaisance "par feu M. Hugla, ancien maire de la commune, par testament olographe du 12 août 1889 " déposé dans les minutes de Maître Livran, notaire à bordeaux,18 rue Porte-Dijeaux .
Don 19 février 1893
Le legs
Barreau
Le 12 mai 1895
Le Conseil prend connaissance de la lettre de M. Rabion, notaire à Bordeaux. Par testament, Mme veuve Barreau a fait à la commune un legs de la somme de 150 francs de rente 3%. Les conditions sont les suivantes : "La commune fondera deux prix annuels pour l'école des garçons, l'un de cent francs, l'autre de cinquante francs. Les candidats ou aspirants à ce prix devront être nés dans la commune de Bouliac ou y habiter depuis deux ans au moins."
Année
1905
: le jeune Julian et Raoul Camicas (Est-ce la première attribution pour les deux élèves
ayant obtenu les meilleurs résultats au Certificat d'Etudes Primaires?).
Année
1906
: Biguey et Gourdon Année
1907
: Baros et Rambaud Année
1908
: Cousseau et Milpied Année
1909
: Jean Hospital et Pierre Cassouret
Année
1910
: Maurice Pin et Pierre Crémier Année
1911
: ? Année
1912: Bernard et Constan
Année
1913
: Robert; le jeune Melle ne réunissant pas les conditions
requises, le conseil a décidé de réserver le second prix pour l'année suivante.
Année
1914
: Brisson et Croizet Année
1915
: Bourricaud et Vivès. Un deuxième prix de 50 francs (qui n 'avait pas a été
décerné antérieurement) a été attribué au jeune ???.
Année
1916
: Grangier et Thibaut Année
1917
: Richard et Laclau
Année
1918
: Crémier et Sessé Année
1919
: Barsac Année
1920
: Roger Guillot et André Serre. Année
1921
: ? Année
1922
: André Brochard
Année 1923 : ? Année 1924 : ?
Année
1925
: Rouzié Caillou Année
1926
: Maurac Année
1927
: ? Année
1928
:Lucien Frayssinet
Année
1929: Pierre Caillou René Bayle.
Don de Messieurs Crüse
Herman,
Frédéric et Henri Crüse
18 mars 1917
Année 1919 : 100
francs à la famille Pouget Année
1920 : 120 francs à la famille
Rouzié du Pioc Année
1921 : 120 francs à Hippolyte
Baros
Année 1922 : 120 francs à la
veuve Guimberteau 1923
: Seyral 1924
: Ampinet 1925
: Laclau(à Lesparre)
1926 : Beyronneau
1927 : Savignac
1928 : Coste
1929 : Mirac
Le 17 novembre 1929, "Le Conseil décide de faire inscrire sur la plaque des bienfaiteurs de la commune les noms deMM. Camille Hostein, Herman, Frédéric et Henri Crüse."
Les deux inventaires après décès ci-dessous peuvent nous donner un aperçu de la pauvreté de certains bouliacais.
J'ai fait le total pour chacun et j'ai obtenu : 24.40 francs pour Pierre Dupuy et 32.85 pour Veuve Lassalle.
2 août 1885 Vente des meubles de
Pierre DUPUY succession vacante Pierre DUPUY est
décédé à Bouliac le 30 juillet 1884. Un lot vieux linge
2f50 Une couette et une
couverture Un lot de chiffons et
une paire de souliers 2f75 Deux pantalons, gilets,
paletots, mouchoirs, un gilet flanelle et caleçons Un lot chapeaux et
parapluies 30c Une table 1f50 Il a été trouvé par
M. Nau crieur un porte monnaie contenant 30 centimes et une vieille pièce en
cuivre 30 c Un bois de lit à
quenouilles Un buffet à hauteur
d’appui Une armoire bois blanc 3f50 |
2 août 1885 Vente des meubles de
Veuve LASSALLE, née LABAT succession vacante La veuve LASSALLE est
décédée à Bouliac le 12 juillet 1884. Un lot de poterie
vaisselle et verroterie Deux glaces et cinq
tableaux Un lot ferraille Un lot vaisselle,
chenets, scie, poterie, parapluie 3 fUn buffet à hauteur d’appui Six vieilles chaises
50 centimes Une petite table 50
centimes Une armoire Un bois de lit en pin
Une caisse avec
bouteilles et une table Deux couettes
paillasse et traversin Cinq jupons et quinze
pièces Quatre couvertures
laine et coton Un lot linge ménage |