Le domaine des Marguerites

Hostellerie Hauterive

Hôtel Le Saint-James

Vue aérienne du domaine des Marguerites en 2006

 

Le domaine des Marguerites vers 1930

Le jardin anglais a laissé la place à la piscine et aux rangs de vigne. La villa du domaine des Marguerites est devenue  Hauterive. Cet établissement s'est transformé pour devenir le restaurant  Saint-James, dirigé par Jean-Marie Amat. Ce restaurant deviendra  l'Hôtel Saint-James.

Ces trois fillettes posent dans la cour de Hauterive, propriété de M. Grandvallet ; au premier plan, au sol, on voit les pierres du grand portail ouvrant sur la cour que l'on peut encore admirer en 2010.

 

Le domaine des Marguerites occupait toute la partie ouest de la place Camille Hostein, depuis le portail actuel mitoyen de la cure jusqu'à la boulangerie Causse.

On peut voir sur cette carte postale, à droite du groupe de communiants, le portail d'entrée du domaine, encadré par deux beux arbres.

 

 

 

 

 

 

 

Sur cette carte postale on voit le portail ouvrant sur la cour des écuries qui disparaîtront lorsque seront construites les cuisines actuelles du Saint-James, vers 1980 (?).

Vue aérienne du portail et de la cour des écuries. On remarquera la citerne d'eau au niveau du toit

 

Actuellement, je sais peu de chose sur le domaine des Marguerites : l'abbé Pareau n'en dit pas un mot dans son histoire de Bouliac et les archives municipales sont également muettes. Je livre donc ici quelques souvenirs d'enfance de ma femme et des souvenirs personnels bien moins riches car je n'ai connu Bouliac qu'en 1957.

La carte postale ci-dessus nous apprend que le domaine appartenait à M. Monjardon au début du XIXème siècle. Il devint ensuite la propriété de
M. Grandvallet, homme charmant, grand, distingué, toujours courtois avec les gens du village qu'il traversait en guêtres et pantalon de cheval. Il aimait les chevaux qu'il abritait dans les écuries  que l'on pouvait voir, à droite , dans la cour près de la boulangerie actuelle, surmontées des greniers à foin. A gauche, dans cette même cour, se trouvaient les appartements de la famille. D'un premier mariage, il avait un fils et une fille d' environ 18 ans dans les années 40. Il devint le mari d'une allemande, un peu avant la guerre vraisemblablement ; femme charmante qui géra longtemps Hauterive et qui sauva les otages bouliacais, comme on l'a raconté ailleurs (voir la page de la place Camille Hostein).

Hauterive n'était ni un hôtel, ni un restaurant, ni un bar. C'était un lieu discret, intime où une clientèle bordelaise, recherchant la discrétion, pouvait passer de longues heures devant un café ou une coupe de champagne en écoutant de la musique, des chansons...Ils pouvaient aussi danser sur une piste de danse ou s'installer sous les branches des tilleuls de la terrasse tournée vers la Garonne et le lointain des Landes. Le dimanche après-midi la cour centrale était envahie de nombreuses voitures. Officiellement, il n' y avait pas de chambres à Hauterive ! Mais les mauvaises langues racontaient, avec un sourire qui voulait en dire long, qu'on pouvait avoir des rencontres très intimes dans des pièces particulières, loin des regards indiscrets!

Après la mort de son mari, Mme Granvallet vendit Hauterive à Mme Griffoul mais elle continua à y vivre, dans un petit appartement à l'extrémité du bâtiment nord, et elle continua à servir les clients, derrière son magnifique bar. On a dit que cette activité la conduisait à trinquer trop souvent avec ses clients, ce qui n'était pas bon pour sa santé !

Après Mme Griffoul, Hauterive disparut et fut remplacé par le restaurant Le Saint-James de Jean-Marie Amat.

Puis, Jean-Marie Amat laissa la place à l'Hôtel Saint-James, de renommée internationale.

En 2010, rares sont ceux qui ont connu Hauterive et son charme discret. Bernard Delvaille est un de ceux-là. Il a connu Hauterive, il en a été marqué dans sa jeunesse et il a écrit:

"Plus tard, nous allions à Bouliac, tout près, boire du vin sur des tables d'auberge et contempler, au-dessous de nous, les lumières de la ville, tandis qu'un haut-parleur dissimulé dans le feuillage jouait "Johnny tu n'es pas un ange". Edith Piaf chantait alors un autre Johnny ! "


Tables d'auberge , feuillage, vue sur la ville !