Clos de Tojan

Vue aérienne du Clos de Tojan avec son portail sur le chemin de Brousse

Repères historiques

"La maison noble de Tojan existait déjà au XVIIème siècle, comme l'attestent des parchemins, datés de 1654, trouvés par les propriétaires actuels, au cours de travaux de restauration. En janvier 1728, J.-F. de Calvimont, baron de la Tour de Montaigne en Puynormand, achète Tojan à F. de Lambertie, seigneur du Cros. En 1753, Calvimont vend au sieur Pichard, marchand aux Chartrons à Bordeaux, les droits seigneuriaux dépendant de la maison appelée "le tojan". Le sieur Pichard constitua un important domaine autour du Tojan : la métairie de la Gasquerie, mitoyenne, et le domaine de Saubat.

En 1782, le domaine appartenait à Bernard Medoux qui le vendit à Pierre Antoine Dubruel, professeur royal de chirurgie habitant Bordeaux.

 Le saviez-vous ?

Prendre possession c'est, pour le nouveau propriétaire d'un bien, exécuter un ensemble de gestes symboliques : ouvrir et fermer les portes des bâtiments, allumer et éteindre du feu, jeter en l'air de la terre en différents endroits, couper des branches...

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Voici des actes, de trois notaires différents, donnant la description de la procédure de transmission de la propriété d’un bien. Les formulations sont proches et toutes imagées et concrètes à la fois :

Prise de possession « Le 25 février 1737, Pierre Cricq, laboureur, habitant du village de Paloumey, a acquis de Jean Renouille une petite maison et jardin situés dans le village de Feydieu et, pour en prendre possession réelle, actuelle et corporelle, il s'est rendu sur les lieux avec le notaire et les témoins. Il est entré dans la maison, a ouvert et fermé la porte d'icelle, allumé et éteint du feu, il s'est promené dans le dit jardin, pris et arraché des poignées de terre, icelle jetées en l'air, rompu des branches d'arbres, resté sur tous les dits lieux tout autant de temps qu'il lui a plu, au vu et au su de tous ceux qui l'ont voulu, le tout sans aucun trouble ni empêchement de personne quelconque et il a fait plusieurs autres actes possessoires dont il a requis acte du notaire (actes du notaire Peroa-Ludon).

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960.

Prise de possession : Le 16 février 1738, Messire Joseph de Bacalan, chevalier, acquiert de Sarrazin de Durfort, seigneur comte Boissière, maréchal de camp des armées du roy, la maison de Cazalet, située au bourg de Ludon, et la maison de Morange, en la Palu. Voici en quels termes le notaire Bancherot, de Bordeaux, relate l'événement : « Requis de nous transporté dans la ditte paroisse de Ludon et dans les biens par lui acquis et dépendances d'y ceux et étant en premier lieu dans la ditte maison noble de Cazalet, avons mis et introduit dans icelle le dit sieur de Bacalan dans la possession réelle et personnelle d'ycelle et sommes entrés dans la dite maison, monté aux chambres hautes, descendu dans la salle basse, chai, cuvier, escurie de la ditte maison et despendances d'ycelle, ouvert et fermé les portes, après sommes allés au jardin où le sieur de Bacalan a pris des poignées de terre et jettées en l'air, du dit jardin, nous sommes transportés dans les pièces de vignes, terres labourables, prés, bois taillis où le dit sieur de Bacalan a coupé des ceps de vignes, rompu des branches, resté et séjourné dans toutes les dépendances autant de temps que bon lui a semblé, ce dont le dit sieur de Bacalan nous a requis de lui donner acte. »

Paul Duchesne, La chronique de Ludon en Médoc, Rousseau frères, Bordeaux, 1960, p. 102-103.

Prise de possession : Le 29 juin 1789, indiquée par écrit dans l’acte du notaire lors de la vente du bien de Boutiron à Blanquefort : M. Cholet à M. Aquart. « Le même jour 29 juin 1789, après midi, sur la réquisition de mon dit sieur Aquart, le Conseiller du roy à Bordeaux soussigné s’est transporté en sa compagnie et celle des témoins Bar nommés dans la ditte maison de Boutiron et fonds en dépendans, le tout situé dans la ditte parroisse de Blanquefort, qu’il a acquis de mon dit sieur Cholet, par le contrat avant écrit, dans lequel le tout est désigné, limitté et confronté, et y étant parvenus avoir mis mon dit sieur Aquart en la possession réelle, actuelle et corporelle de la ditte maison bourdieu et fonds en dependants par l’entrée qu’il a faite dans la maison de maitre dans le chay, cuvier et autres batiments, desquels il a ouvert et fermé des portes et fenetres, y a allumé et éteint du feu, pour en suite etre allés dans l’enclos et sur les différentes pièces de vigne, terre labourable, preds et marais, ou il a pris des poignées de terre, rompu des pampres de vigne, des branches d’arbre, arraché de l’herbe, le tout jeté en l’air, et fait divers autres actes pocessoires requis et necessaires au vu et seu de tous ceux qui l’ont voulu voir et savoir sans aucune opposition, trouble ny empechement de personne, en signe de légitime pocession de la ditte maison bourdieu et fonds en dépendans ; delaquelle mon dit sieur Aquart nous a requis acte que luy avons octroyé. Date. Fait et passé sur les dits lieux parroisse Saint-Martin de Blanquefort, le dit jour que dessus en presence de Jean Maugey et d’Arnaud Lebroux, vignerons habitants de la parroisse de Blanquefort, témoins à ce appellés et requis qui ont déclaré ne savoir signer de ce faire interpellés et a le dit sieur Aquart signé avec Nous ainsi signé à la minute and Aquart et le notaire soussigné ». Signature : Dugarry.

 

Le plan cadastral de 1824 montre un bâtiment en U, avec une cour fermée, et un jardin ; tout autour s'étendait le vignoble qui arrivait au ras de la maison au sud.

Au cours du XVIIIème siècle, le commerce bordelais connut un essor sans précédent ; il y a eu plusieurs périodes où les maisons de campagne furent construites ou reconstruites quand la conjecture était favorable. Je n'ai trouvé aucun renseignement écrit mais, d'après le style du décor de la maison, on peut supposer que c'est le sieur Pichard qui l'a rénovée.

Cette maison resta dans la famille Pichard jusqu'au début du XXème siècle. Puis, elle passa à des propriétaires qui laissèrent tomber en ruines les ailes en retour. Les actuels propriétaires ont restauré le corps principal avec beaucoup de soin, et bien arrangé le parc."

Au centre de la cour, on peut voir un puits de 35 mètres de profondeur.

Façade nord avec le puits (1993

 Façade sud avec les épaulements  du mur (1993)

Façade sud : courbe de l'escalier et épaulement

 Façade sud : escaliers et perron (1993)

 

 Façade nord, vue du portail sur le chemin de Brousse (2009)

 Façade nord : on voit la grille de la cour intérieure et le puits (2009)

 

Façade sud (2009)

 Façade sud vue du chemin de la Bardasse (2009)